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Publié le 16 décembre 2015

L’INSEE publie en décembre 2015 « Couples et familles »

Où en est la famille ? Des enfants vivant avec leurs deux parents mariés restent la situation dominante en France, mais les couples se fragilisent : ruptures plus fréquentes, succession des unions au fil des ans, tribus recomposées et bond de la monoparentalité.

En France métropolitaine, la majeure partie de la population vit en couple au moins une fois dans sa vie, souligne l’Insee dans l’ouvrage « Couples et familles », qui exploite principalement des données de 2011.

Deux adultes sur trois sont en couple, dont 73% mariés, 4% pacsés, 23% en union libre. Parmi les couples, 0,6 % ont un conjoint de même sexe (avant la loi sur le mariage pour tous de 2013).

La plupart des couples partagent le même logement (96%) et 4% sont en couple non cohabitant.

Les unions sont moins durables qu’autrefois et la naissance du premier enfant a lieu de plus en plus tard après la première cohabitation du couple.

« La vie de couple est reportée, sans être rejetée », relève Vianney Costemalle, l’un des coauteurs de l’ouvrage. Vivre en couple sous le même toit commence plus tard, en lien avec la durée des études et le décalage de l’accès à l’emploi.

Ainsi, 67% des personnes nées entre 1948 et 1957 avaient déjà habité en couple avant l’âge de 25 ans contre 58% de celles nées trente ans plus tard.

« Les premières unions sont aussi de plus en plus courtes, au fil des générations, depuis celles nées dans les années 1950. C’est l’une des tendances les plus marquantes. Il est de plus en plus fréquent de vivre plusieurs unions au cours de sa vie », relève-t-il.

Cependant, malgré la diversification des formes de vie de couple et de vie de famille, trois enfants sur quatre habitent avec leurs deux parents en France métropolitaine.

Sur les quelque 7,8 millions de familles qui hébergent au moins un enfant mineur à la maison, 70% sont composées de deux parents, mariés ou non, avec le ou les enfants mineurs qu’ils ont eus ensemble.

La moitié de ces familles « traditionnelles » est formée d’un couple marié avec ses enfants.

- Mères seules et pauvreté -

Si ce modèle perdure, les unions sont de plus en plus fragiles, comme en témoigne le bond des familles monoparentales. « C’est le type de famille qui s’est le plus développé au détriment des familles traditionnelles », souligne Emilie Raynaud, l’une des autres coauteurs.

Les familles monoparentales représentaient 16% des familles avec enfants mineurs en 1999 et 20% en 2011 (+4 points). La monoparentalité reste essentiellement maternelle (85%) et s’est surtout répandue parmi les femmes les moins diplômées.

Particulièrement touchées par la précarité, 40% des familles monoparentales avec enfants mineurs vivent sous le seuil de pauvreté.

La part de ces familles monoparentales a également augmenté en Europe : 14% en 1996, contre 19% en 2012. Leurs poids et configuration diffèrent d’un pays à l’autre. On peut distinguer cinq grands groupes : l’Europe du Nord, celle du Sud et centrale, l’Europe de l’Est, les îles britanniques, enfin les pays baltes.

L’Insee a également observé l’évolution des familles recomposées en France. Entre 1999 et 2011, elles sont passées de 8,7% à 9,3% des familles avec enfants mineurs.

Autre fait marquant, de plus en plus de couples éclatent : entre 2009 et 2012, en moyenne, 253.000 couples se sont séparés chaque année. Entre 1993 et 1996, on en comptait 155.000.

En cas de divorce ou séparation, la résidence des enfants chez la mère (75% des cas en 2012) reste bien plus fréquente que la résidence alternée (16%) ou chez le père (7%). Quant au niveau de vie des femmes, il recule de 20% l’année suivant la rupture, contre 3% pour les hommes.

Les pensions alimentaires attribuées par le juge aux affaires familiales s’élèvent en moyenne à 170 euros mensuels par enfant.

Après une séparation, reformer un couple est plus rapide quand on est jeune ou quand on est un homme...

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